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JANVIER l59I. 121
en fît chanter le Te Deum dans Nostre-Dame, On dit que ce nouveau Pape a promis de secourir la Ligue, et d'ouvrir les trésors du château de Saint-Ange en sa faveur. On dit encore que le roy de Navarre en est moult contristé, parce qu'il sçait que de longue main ii est chaud partisan d'Espagne.
Le vendredi 11 de janvier, et huit jours après cette entreprise, les parens du chevalier d'Aumale envoyèrent à Saint-Denys un cercueil de plomb pour y mettre son corps et le porter à Paris, où il fut enterré à Saint Jean en Greve. En le tirant du cercueil de bo$, fut trouvé grand nombre de rats et de souris qui avoit commencé de le ronger. Sur quoi on fit ces vers (0 :
Qui est ce corps qu'embaumé dans Paris L'on porte en terre avec pompe royale? Cest, nous dit-on, le chevalier d'Aumale, Qui la couronne en Saint Denys a pris. Pourquoi n'a-t-on apporté les souris Et tant de rats trouvés dedans sa bierre ?
Mais il céda bientôt aux sollicitations des ministres d'Espagne et des agens de la Ligue.
(0 Sur quoi onjtt ces vers ; Avec ces vers on en trouve d'autres beaucoup plus piquans dans les Mémoires de la Ligue. Nous citerons les deux pièces suivantes :
Mure salax animal nullum est magis adde rapaxque;
At magis ille salax, et magis iste rapax. NU mirum est igitur si extinctifunus honorant
Mures) qui inter eos rex statui poterat.
Saint Antoine, pillé par un ehef des Unis (i), Alla, comme au plus fort, se plaindre à saint Denys, Qui lui dit \ « A ce tort la vengeance est promise. » Un pen de temps après ce pillart entreprit Be prendre saint Denis; mais saint Denis le prit, Et vengea dessus lui l'une et l'autre entreprise.
(ij Xin chef des Unis : Le chevalier d'Aumale avoit pillé le couvent de l'abbaye Saint* Antoine.
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